Le Gouvernement du Togo vient d’opérer un choix révolu, avec l’idée de prise en compte des variables démographiques à 70% et des variables territoriales à 30%, dans sa politique des circonscriptions électorales. Que du sophisme pur ! Dans ce pays à forte dominance rurale (80%), un tel genre de raisonnement revient à actualiser l’Ancien Régime, incarné depuis le 30 novembre 1969 par le parti du Rassemblement du peuple togolais (RPT).
L’inversion de l’ordre des choses ainsi envisagée, instaure la primauté des zones à faible croissance démographique et des préfectures vidées de leurs habitants par la pauvreté et le mal développement. La politique gouvernementale met les territoires quasi désolées en position de détenir 68% des sièges de l’Assemblée Nationale. Un tel paradigme est contreproductif, antidémocratique et tyrannique. Il institue une société politique togolaise artificielle à vitesses variables. En opposant les terres et les populations, le pays renoue avec les circonstances qui prévalaient à l’époque pré-moderne.
Certes, la colonisation a induit des configurations détestables et repoussées. Mais, l’imagination du régime en place signifie le retrait du pays de l’histoire et la projection d’une colonisation-Bis d’un environnement aux ressources taries qui ne coure nulle part dans le monde de ce temps.
Mawaa K.