Jean Ping, ex-Président de la Commission de l’Union africaine sort de sont obligation de réserve, annonce la sortie de son prochain livre, apparemment explosif.
Il dénonce la barbarie de certains dirigeants occidentaux dits civilisés…. sauf qu’il oublie de parler de la barbarie de certains chefs d’Etat africains. C’est vrai qu’au niveau de l’Afrique du sud, il voit quelques “petits voyous” à la tête de l’Etat.
Il oublie aussi de parler de son propre rôle et de son courage alors qu’il était à la tête de cette institution qui a assurée son salaire pendant les mandats qu’il a réussi à prolonger de quelques mois…
Il ne s’est pas entouré d’experts africains qui sont au courant de cette barbarie et de la férocité blanche sur le continent africain. On est bien loin des grandes visions de Jean Ping exprimées dans un de ses précédents livres intitulé : “Et l’Afrique brillera de mille feux (voir note de lecture croissée ci dessous)”…. IL doit avoir aussi un peu d’amnésie sur son rôle dans des dossiers pétroliers lorsqu’il était ministre des affaires étrangères du Feu Président Albert-Bernard Omar Bongo Ondimba.
Aussi, il faut espérer que cette sortie fracassante de l’ex-Président de la Commission de l’Union africaine qui ne dit pas clairement que la Commission de l’UA n’est qu’un simple secrétariat pour des Présidents africains, réveillera la conscience de ceux qui continuent de faire perdurer cette anomalie-dysfonctionnement.
Mais la tâche est extrêment difficile puisqu’un grand nombre de dirigeants africains d’aujourd’hui n’ont pour la plus part aucune conscience de l’importance du panafricanisme pour la défense des intérêts des peuples africains. Le panafricanisme est réduit au fameux “parler d’une seule voix”, ce qui revient à une forme de pensée unique, souvent du fait de ceux qui finance… N’oublions d’ailleurs pas que sans la Diaspora africaine, -noire, métisse et mulâtre-, il n’y aurait pas eu de panafricanisme.
Bref, l’Union africaine continue à faire du surplace et les dirigeants africains à s’autocongratuler. Ils ne parlent d’une seule voix que pour tenter de sauver l’un des leurs, et ce de manière sélective, des griffes d’une Cour pénale internationale dont ils sont signés les termes iniques. D’autres notament francophones ont préféré louer les services de dirigeants post-coloniaux qui n’ont pas hésité à organiser, tel un kidnapping présidentiel, le transfert manu militari d’un Président africain auprès de la Cour pénale internationale, du fait d’un refus systématique e l’Union africaine des chefs d’Etat de créer un organe de justice qui pourrait sanctionner le droit à l’impunité illimitée des dirigeants africains.
Que de contradictions de ces dirigeants africains au plan collectif ! Avec ou pas de vision, avec ou pas de stratégie, les chefs d’Etat africains sont les seuls à continuer de croire qu’avec les 500-2000 milliards de $US accumulés en dehors de l’Afrique, d’autres viendront financer les “grandes” visions, non sans prendre leur commission au passage… Alors la danse du ventre n’est qu’une culture de la ventrologie… Dr Ping pourrait en toucher deux mots… tant en Occident qu’en Afrique ou en Asie et Amérique latine.
Mais, certains chefs d’Etat ne sont pas à une contradiction près, puisque c’est un mode de gouvernance que d’asphyxier la Commission de l’Union africaine, que dis-je, une culture de la contre-gouvernance.
Pour antant, ils sont nombreux ces dirigeants africains à s’aligner sur les mêmes chefs d’Etat pour faire leur carrière et ensuite venir jouer les “bons samaritains” pour faire oublier le niveau de leur courage passé.
Aussi, le panafricanisme est d’abord une culture et moins une proclamation de foi des Chefs d’Etat, qui souvent en font une profession de foi de façade…
Alors, les critiques posées et documentées par Dr Jean Ping dans le livre “éclipses sur l’Afrique” qui sortira en fin avril 2014, est-ce pour construire l’Afrique de demain, ou simplement pour se redorer le blason face à une Union africaine dont les décisions relèvent de la farce dans les enceintes internationales où se décident les véritables enjeux de puissance, surtout qu’il y a aussi des chefs d’Etat qui trahissent la cause…
Quel cynisme vis à vis de leur population respective ! Ils sont encore nombreux à organiser la culture de la contre-gouvernance basées sur des contrevérités des urnes et des prolongations de mandat présidentiel acceptées par les barbares civilisés non africains selon que la contrevérité des urnes les arrangent ou pas. Ce sont les populations qui souffrent surtout quand certains chefs d’Etat va-t-en guerre croient détenir la science infuse dans la résolution des conflits en Afrique.
Enfin, il suffisait de proposer de démocratiser les mandats de tous les dirigeants de l’Union africaine et demander aux peuples de choisir. mais en attendant cette échéance, les parlements africains peuvent servir d'”ersatz”… même si personne n’est dupe que certains parlements africains sont des caisses de résonance d’un Etat non démocratique.
Mais, écoutons Dr Jean Ping :
Une interview du 3 février 2014 de la télévision gabonaise (journaliste : Mr Jérome Wilfried Obengom) reprise par Vox Africa.
5 février 2014
Dr Yves Ekoué AMAÏZO
Direceur Afrocentricity Think Tank
Amaïzo, Y. E. (2010)
Note de lecture croisée: Jean Ping et Erik Reinert
Afrique : alternatives émergentes
janvier 2010
https://yeamaizo.afrocentricity.net/2009/12/05/
Gabon : Jean Ping pourrait revenir sous peu sur sa position